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Libération

SNCM : après la grève pour la corsisation, la grève se corse

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publié le 23 septembre 2004 à 2h15

Marseille, de notre correspondant.

Bernard Marty, le secrétaire CGT du comité d'entreprise, résume la situation : «Ce n'est pas la grève tout en étant la grève sans être la grève.» Le résultat est le même : à la SNCM (Société nationale Corse Méditerranée), les bateaux étaient hier bloqués. Mais la direction change d'interlocuteur. Avec le STC (Syndicat des travailleurs corses), les quinze jours de blocage se sont achevés dimanche sur un accord qui permet un «rééquilibrage» des recrutements en faveur des «navigants résidant en Corse» et met le feu aux poudres. Hier, l'intersyndicale (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC et SNPOMM) a pris le relais, moins sur la question de la «corsisation» que sur l'avenir de la société.

Au matin, réunis en AG à Marseille, les personnels sédentaires ne voulaient pas d'une grève. «On ne va pas tomber dans ce piège qui reviendrait à casser la compagnie», assure Patrick Oheix (CGT du Port). «Pas question de rajouter de la fragilité», indique Maurice Perrin (CFE-CGC). Maintenant, c'est l'avenir de la compagnie qui se joue. Il est sombre. Vingt millions d'euros de pertes cette année. Des mesures à prendre, vite. «La seule piste étudiée, c'est l'arrêt des NGV [navires à grande vitesse, ndlr] sur Nice-Corse, voire la cessation totale d'activité sur Nice, ce qui provoquerait un plan social immédiat», s'inquiète Perrin.

Après l'AG, les personnels foncent chez le président, Bruno Vergobbi. Ils exigent des réponses. OK, rendez-vous est pris pour ce jeudi, 14 heures. En