La semaine dernière, la Commission de Bruxelles a rejeté la demande des Etats-Unis visant à supprimer les aides publiques à Airbus. Les responsables européens ont expliqué en substance à leurs homologues américains venus défendre Boeing : «Commencez par diminuer vos aides publiques à l'aviation civile, et notamment celles destinées au nouveau programme en cours 7E7, et nous réfléchirons à baisser les nôtres.»
Hier à Paris, c'est le PDG de Boeing lui-même qui est venu défendre son dossier. Harry Stonecipher affirme que son groupe n'a pas reçu la moindre subvention pour financer le futur avion commercial 7E7, et que, contrairement aux accusations de son concurrent européen EADS, «l'argent nécessaire au 7E7 provient intégralement du compte en banque de Boeing». «Si vous regardez nos résultats et nos prévisions (...), vous verrez les sommes consacrées aux dépenses d'investissements croître significativement», a-t-il ajouté.
Une explication à destination de Philippe Camus, coprésident exécutif d'EADS, actionnaire d'Airbus. Le 9 septembre, ce dernier a affirmé que pour développer son futur 7E7, appareil à vocation «superéconomique», Boeing «aurait bénéficié d'une série importante d'aides publiques venant de tout un tas d'organismes». Plus de 6 milliards de dollars, selon une étude publiée en 2003 du Canada-United States Trade Center de l'université de Buffalo. Un donné pour un rendu, puisque Boeing reproche depuis longtemps au constructeur européen d'avoir bénéficié d'aides publique