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Libération

Bruxelles découvre quatre ans de mensonge grec

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Depuis 2000 au moins, Athènes a dépassé la barre des 3% du PIB de déficit.
publié le 24 septembre 2004 à 2h16

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

La Grèce a été prise en flagrant délit de mensonge sidérant. Depuis 2000, Athènes a en fait dépassé allégrement le plafond de 3 % du PIB de déficit sans que quiconque s'en soit aperçu. La Commission et Eurostat, l'Office européen de statistique, ont confirmé, hier, l'exactitude de la réévaluation du déficit public grec opéré par le gouvernement conservateur arrivé au pouvoir en mars. Choqué, Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne a estimé qu'il s'agissait là d'un «vrai problème, d'un problème énorme». Le commissaire chargé des questions économiques et financières, Joaquin Almunia, a fait part de sa «réelle inquiétude». Reste que l'euro n'a pas bougé d'un iota à l'annonce de cette fraude, la Grèce pesant peu dans le PIB de la zone.

A en croire les chiffres communiqués par le gouvernement socialiste de Costas Simitis, le déficit public était de 2 % en 2000, de 1,4 % en 2001 et 2002, de 1,7 % en 2003. Une performance à faire pâlir d'envie les Allemands et les Français. La réalité est tout autre : 4,1 % de déficit en 2000, 3,7 % en 2001 et 2002, 4,6 % en 2003. La prévision pour cette année passe de 1,2 % à 5,3 %... Résultat : la dette publique grecque est aussi réévaluée de plusieurs points (à 109,9 % en 2003) et est désormais la plus forte de la zone euro.

Surpris. Certes, cette révision ne remet pas directement en cause la qualification de la Grèce pour l'euro puisqu'elle a été décidée, en juin 2000, sur la base