Difficile de vivre dans une entreprise quand elle est devenue synonyme de scandale financier. Et que son propre avenir risque d'être obéré par la prochaine mise en examen d'un de ses dirigeants. Ce constat, les 16 000 salariés d'Altran le font, comme ceux de Vivendi ou du Crédit Lyonnais dans le passé. Mais certains essaient de réagir pour redresser l'image du groupe de conseil en technologie. C'est le cas d'Altran c'est nous !, association de salariés revendiquant une centaine d'adhérents.
Depuis sa création, en novembre 2002, l'organisation a du mal à se positionner. Elle n'est ni une émanation du PDG, chargée de relayer ses messages, mais pas pour autant un syndicat de défense des salariés. «On nous fait plein de reproches, explique Vincent Iacolare, son président. D'un côté, on nous critique d'être prodirection, mais d'un autre, la direction nous dit qu'on parle trop à la presse.» Altran c'est nous ! se veut en fait l'âme de l'entreprise. Sa profession de foi proclame que son objectif final est de poursuivre «la dynamique engagée pendant vingt ans et qui a fait d'Altran l'un des "contributeurs au développement de l'entrepreunariat et l'innovation en France et en Europe"». Créé en 1982, le groupe a effectivement inventé une activité nouvelle : conseiller d'autres entreprises dans des domaines très pointus (biologie, informatique, chimie...). Pour Iacolare, entré dans l'entreprise il y a dix-huit ans comme consultant, Altran a des «valeurs» : le «management participatif»,