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Libération

Les douteux versements des deux fondateurs d'Altran

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Alexis Kniazeff et Hubert Martigny soupçonnés par leur propre banque, UBS.
publié le 24 septembre 2004 à 2h16

Cela doit être la loi des séries. Les fondateurs d'Altran, Alexis Kniazeff, PDG de l'entreprise, et Hubert Martigny, qui vient de démissionner de la direction générale, ont été mis en examen en juillet pour «diffusion d'informations trompeuses» et «présentation de comptes infidèles», dans le cadre de l'enquête sur des fausses factures au sein de leur groupe (Libération d'hier). Aujourd'hui, ces deux multimillionnaires sont devenus des personnages douteux aux yeux de leur propre banque, l'Union des banques suisses (UBS). Selon nos informations, UBS France a envoyé en août à Tracfin, l'organisme français de lutte contre le blanchiment, une déclaration de soupçon concernant des mouvements sur leurs comptes. Comme de vulgaires mafieux. Tracfin a transmis la déclaration à la justice.

Première interrogation de la banque, la vente simultanée par les deux hommes, en février 2002, de 510 000 actions Altran pour un montant de 27,7 millions d'euros. «Etant donné le parcours en Bourse de la valeur depuis (elle s'est écroulée, ndlr), nous sommes en droit de nous interroger sur un accès privilégié à l'information financière d'Altran de la part de nos clients», écrit UBS France. La banque pointe ensuite des transferts d'argent vers des comptes en Suisse ou au Luxembourg. Les 7 et 8 octobre 2002, Kniazeff place 34 millions d'euros sur son compte UBS à Genève. «Ces virements sont effectués quelques jours avant la publication d'un article du Monde qui révèle des irrégularités comptables de la