Théoriquement, une carte orange de la RATP, c'est censé simplifier la vie, et non drainer vers votre boîte aux lettres de la paperasse incompréhensible. Sébastien, propriétaire d'une «carte intégrale» de la Régie vient de recevoir cette semaine deux lettres contradictoires. L'une émanant de la RATP qui le menace de se retrouver avec une carte invalide, au motif qu'il l'a achetée à la société Ellios, partenaire de la Régie, qui a «cessé de transmettre à la RATP les règlements». L'autre émanant d'Ellios dénonçant les mensonges de la RATP et assurant à Sébastien qu'il n'est en rien concerné par cette affaire. «Cocasse», se marre Sébastien, qui ne sait pas quoi faire de son titre de transport, comme les plusieurs milliers d'autres clients pris dans le feu de ce règlement de comptes.

Créé il y a deux ans, Ellios, PME de 30 salariés, a l'idée de faire son beurre en commercialisant des cartes orange de la RATP. Elle les achète à la Régie au prix public, les revend plus cher, mais propose quelques menus services en plus (assistance, service de taxis) sur lesquels elle fait ses bénéfices. La RATP n'est pas mécontente de trouver un prestataire qui lui achète les titres de transport au prix fort, et se charge d'aller démarcher de nouveaux clients (principalement dans les entreprises, Fnac, AOL, etc.) pour vendre le produit phare de la régie. Après une petite année (800 titres de transports écoulés), Ellios a vendu cette année 8 600 cartes (à comparer aux 300 000 que vend la RATP). «Un a