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Libération

«Un autre mode de vie»

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publié le 27 septembre 2004 à 2h18

Volterra envoyée spéciale

A la villa Pignano, en Toscane, elle a pris en charge le potager bio. Voilà deux ans que Valérie, Française de 38 ans, vit en Italie. Chercheuse en sociologie, elle a passé quinze ans à enseigner en Angleterre avant de tout plaquer pour se mettre au vert. A l'époque de Seattle, elle commence à s'intéresser aux antimondialisation et «aux petits mouvements alternatifs qui essaient de créer des économies solidaires». C'est lors de ses recherches qu'elle tombe sur le site web du Wwoof. «Ça correspondait à ce que je cherchais, j'avais envie de prendre un peu de distance, de voir des alternatives et de voyager.»

Valérie décide de prendre une année sabbatique pour «wwoofer» en Italie. «Ce qui m'intéressait, ce n'était pas seulement l'agriculture bio mais un autre mode de vie, une organisation, une économie différente.» Elle choisit de contacter une petite exploitation dans les Abruzzes, paumée dans les montagnes. La citadine se retrouve très vite au coeur du sujet lorsqu'elle doit mener en pâture un troupeau turbulent de quatre-vingts chèvres et quarante moutons «Je n'avais jamais travaillé dans une ferme. La première semaine, c'était la panique totale, je passais mon temps à leur courir après. Puis j'ai fini par les adorer.» Elle bosse dur, de six à neuf heures par jour, «mais dans une superambiance, avec des gens adorables. Je ne me sentais pas exploitée. Ces petites entreprises autosuffisantes ne pourraient survivre sans l'aide des wwoofers». Sur la ferme