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Libération

Allemagne : grands magasins en péril

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Le groupe KarstadtQuelle, numéro 1 du secteur en Europe, veut supprimer 8 500 emplois.
publié le 29 septembre 2004 à 2h20

Berlin, de notre correspondante.

«L'argent rend heureux.» Cette publicité qui orne les devantures des grands magasins Karstadt a un goût particulièrement amer pour les salariés. Car le groupe KarstadtQuelle (société allemande regroupant l'équivalent du Printemps et de la Redoute), numéro 1 des grands magasins en Europe, n'a plus un sou en caisse. Hier, le président du directoire du groupe, Christoph Achenbach, a annoncé le plan le plus drastique de toute l'histoire de l'entreprise. Karstadt compte en effet céder le plus rapidement possible 77 de ses 180 filiales allemandes. Au moins 8 500 emplois seront ainsi rayés de la carte, si ce n'est pas plus. Le syndicat des services Ver.di parle de 10 000 emplois, soit 10 % des effectifs mondiaux du groupe. La direction de Karstadt, qui a présenté hier devant la presse ce plan d'urgence, s'est refusée à donner un chiffre précis.

Peu vitales. Histoire de préparer le terrain, Thomas Middelhoff, éjecté de la direction du groupe de communication Bertelsmann en 2001, recyclé président du conseil de surveillance de KarstadtQuelle, avait appelé dimanche à un «pacte de solidarité entre salariés, dirigeants, syndicats et banques». Karstadt est «en station intensive», «c'est une question de survie», avait-il déclaré dans une longue interview au Spiegel. Le groupe d'Essen, qui a essuyé une perte d'exploitation de 439,5 millions d'euros au premier semestre 2004, entend faire rentrer 1,1 milliard d'euros dans ses caisses grâce à son programme de ce