La hausse des cours du pétrole, qui a franchi hier la barre des 50 dollars le baril à New York, pourrait être la tuile qui menace la croissance française et la politique économique du gouvernement. Hier, devant les députés UMP réunis à Argenteuil, Dominique Bussereau n'a pas caché l'enjeu : «La croissance française serait inférieure de 1 point» à celle prévue par le projet de budget 2005 si le cours du brut se maintenait à 50 dollars, soit seulement 1,5 % au lieu des 2,5 % prévus. Le secrétaire d'Etat au Budget se fondait sur une estimation de la Direction de la prévision de Bercy, révélée hier par les Echos. Dès le 25 août, Nicolas Sarkozy avait fait part au Conseil des ministres d'un possible scénario noir de ce type.
Pour le moment, Bercy ne veut pas céder à la déprime. «Si on regarde les derniers mois, rappelle Bussereau, on a vu le cours du pétrole fluctuer entre 28 et 50 dollars avec des allers et retours importants, y compris dans les dernières semaines.» Mais le doute gagne. Hier, Jean-Pierre Raffarin ne cachait pas que «la nouvelle donne (pétrolière), si elle perdure, exigera des initiatives nouvelles». Le projet de loi de finances déposé au Parlement est fondé sur un baril de brut (Brent coté à Londres) à 36,50 dollars. Si le scénario noir se confirmait, les grands équilibres (emploi, rentrées fiscales, dépenses publiques, déficits) seraient à revoir.
Le gouvernement doit déjà faire face aux revendications des utilisateurs de carburants. Hier, le Comité national des