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Les eurodéputés auditionnent la commissaire à la Concurrence

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Proche du monde des affaires, l'ex-ministre néerlandaise Neelie Kroes est soupçonnée de conflits d'intérêts.
publié le 29 septembre 2004 à 2h20

Bruxelles (UE), de nos correspondants.

Neelie Kroes sera-t-elle une commissaire à la Concurrence à mi-temps ? Pour les députés de gauche du Parlement européen, sa trop grande proximité avec le monde des affaires met l'ancienne ministre libérale néerlandaise en conflit d'intérêts potentiel. «Il faut choisir, a clamé le député socialiste néerlandais Erik Meijer. Soit Kroes sans la Concurrence, soit la Concurrence sans Kroes.» La commissaire désignée était auditionnée hier après-midi par la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement. On attendait un règlement de comptes. Les affrontements ont été à fleurets mouchetés. Après avoir abandonné le 1er septembre toutes les fonctions qu'elle exerçait dans diverses sociétés, Neelie Kroes s'est engagée à transmettre à d'autres commissaires les dossiers concernant des «entreprises dans lesquelles [elle a] siégé», à vendre l'ensemble de ses actions, et, à l'issue de son mandat de cinq ans, à ne plus «exercer aucune activité commerciale». Une pierre dans le jardin de l'un de ses prédécesseurs, le Belge Karel Van Miert, aujourd'hui installé dans de multiples conseils de surveillance.

Complexe. Assise seule devant une petite table face aux eurodéputés, Neelie Kroes s'est défendue tant bien que mal en faisant valoir que personne ne pouvait remettre par avance en cause son indépendance : «Demande-t-on à un arbitre de ne pas aimer le jeu ? Non. On exige de lui une impartialité pour faire respecter les règles.» Mais elle n'a gu