C'est l'archétype de la multinationale, ambassadrice de la mondialisation. Celle qui n'a peur de rien, surtout pas des syndicats. «Le dialogue social n'a jamais été simple chez Nestlé, dit Christian Claude, secrétaire national de la CFDT chargé de l'agroalimentaire. C'est un groupe qui s'en tient à la loi. S'il peut même faire un peu moins, c'est toujours ça de gagné.» La CFDT a pourtant signé, en juillet, l'accord proposé par Nestlé Waters France sur le plan de préretraites prévu dans le groupe. Sans illusions, «entre le pire, la filialisation ou la vente de Perrier, et le moins mal, le plan de départs en préretraite et la suppression de postes, on choisit le moins mal», poursuit Christian Claude.
«Cogestion». Mais faire ce choix face à Nestlé (1) n'est pas toujours simple. «Ils nous managent à l'anglo-saxonne, dit un syndicaliste. Il faut faire des gains de productivité partout. Tout descend d'en haut et on doit obéir dans les unités.» Cette culture d'entreprise, axée sur les parts de marché, le profit, a pour le moins détonné dans des entreprises comme Perrier ou Vittel, où le management et les rapports sociaux étaient presque familiaux. «On se disait les choses, explique la CFDT. Tout a changé.» Le choc des cultures a été probablement le plus dur à Vergèze, où la CGT «cogérait», l'usine, selon les termes de la CGC. «A l'époque, la CGT obtenait tous les emplois qu'elle voulait», dénonce aujourd'hui Bernard Marcy, délégué CFE-CGC. A tel point que depuis 1992, date à laquell