Berlin de notre correspondante
Faut-il oui ou non introduire des quotas de german songs sur les radios allemandes ? La question peut paraître préhistorique pour des oreilles françaises. Depuis 1985, les radios hexagonales ont en effet l'obligation de diffuser 40 % de chansons francophones, dont la moitié de nouveaux talents. Mais, en Allemagne, le débat vient juste de faire surface à l'occasion de l'ouverture hier à Berlin du 16e Popkomm, le salon de la Musique pop. Rassemblant près de 660 labels et producteurs issus de 41 pays, le Popkomm, qui se tenait jusqu'à présent à Cologne, compte sur sa nouvelle implantation berlinoise pour donner un coup de fouet au marché allemand.
Langage nouveau. En 2003, le chiffre d'affaires de l'industrie du disque a reculé de 20 % pour atteindre 1,7 milliard d'euros. Depuis 1997, il a fondu de 40 %. Invitée d'honneur de ce 16e Popkomm, la France a connu elle une chute de 30 % en deux ans. «La France a su prendre les mesures de protection nécessaires et soutenir son exportation, de sorte que la musique française est présente sur les scènes internationales», a reconnu mardi soir la ministre allemande de la Culture, Christina Weiss, qui recevait son homologue français. Un langage nouveau pour les Allemands qui se sont toujours gaussés du jacobinisme français et de l'exception culturelle.
Mais les faits sont là. Grâce au Bureau de l'exportation de la musique française, créé il y a onze ans, 17 % des disques français exportés sont vendus en Allemagne