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Libération

Un départ trop bien ficelé

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publié le 4 octobre 2004 à 2h24

Laurence, cadre chez un opérateur téléphonique, s'est vu proposer des indemnités de licenciement peu catholiques.

«J'ai été embauchée il y a trois ans comme chef de projet commercial, mais, au bout de deux mois, je suis devenue chef de projet informatique. Un drôle de casting car je ne connaissais rien à ce domaine et personne n'a estimé que je devais suivre une formation adéquate. Bien sûr, au bout de quelques semaines, ils ont embauché un technicien pour renforcer l'équipe. J'ai tenté de faire de mon mieux mais, très vite, je n'avais plus de place. Peu à peu, je suis devenue le webmaster de l'intranet de la société, je rédigeais des articles, recherchais des illustrations... Pour un chef de projet, ça n'avait aucun intérêt. J'aurais dû me méfier, c'était déjà un début de placardisation.

Au bout de trois mois, mon chef m'a convoquée pour me remettre une lettre de licenciement. Devant mon étonnement, il a tenté de se justifier : parfois je m'investissais trop, ou pas assez. Pour certains points, il me reprochait de prendre des initiatives, pour d'autres, de ne pas en prendre. J'avais employé une mauvaise terminologie dans un rapport, j'avais imprimé des documents au dernier moment. J'avais l'impression de me faire tirer comme un lapin. Les raisons invoquées et la sanction envisagée étaient disproportionnées. J'ai contesté mon licenciement. Au bout de huit jours, je n'avais aucune réponse. Comme ils n'avaient pas respecté le délai légal pour un licenciement, j'ai pensé qu'ils a