Le mot «journaliste» lui donne des boutons. C'est imparable, chaque interview est précédée du même préalable : «La presse a déjà fait beaucoup de mal au projet, vous savez, plus on en parle, plus les enchères montent...» Isaac Dahan, 57 ans, aurait voulu que «tout cela» reste secret. S'offrir un rêve de gosse en toute tranquillité. Mais on ne s'attaque pas à un ex-symbole de la grandeur nationale sans risque de médiatisation. Lui pense que les meilleurs coups sont menés dans l'ombre. Comme ceux qui lui ont permis de faire fortune «en rachetant il y a trente ans beaucoup de bâtiments en Seine-Saint-Denis, à l'époque où ils ne valaient rien», raconte un concurrent. Un de ses locataires témoigne : «Il a bâti sa puissance financière sur le dos de pas mal d'entre nous.»
Coiffeur. A la tête d'une trentaine de sociétés immobilières, l'ancien garçon-coiffeur, né au Maroc, quadrille aujourd'hui le «9-3». Il n'en laisse pourtant rien paraître. Rien ne distingue son quartier général de Livry-Gargan d'une simple agence immobilière. Il dit : «Il faut savoir rester discret pour mener à bien un projet.»
L'homme est dur en affaires. Même en pleines négociations sur le Norway, il n'hésite pas à prendre le temps de faire réclamer le moindre euro à ses créanciers . Il ne lâche rien et gère chaque détail. Déléguer ? Connaît pas. «Le seul associé qu'il ait, c'est son deuxième hémisphère cérébral», lance Liliane Mickelson, «amoureuse du France» qui a servi d'interprète entre le candidat français et