Menacés par les procès, les internautes adeptes des services peer-to-peer (P2P) abandonnent-ils tout échange gratuit de fichiers ou vont-ils chercher de la musique là où l'industrie ne regarde pas ? Pour les maisons de disques, aucun doute : «La lutte contre la piraterie, ça marche», a affirmé hier Gilles Bressand, le président du Syndicat national des éditeurs phonographiques (Snep), en annonçant les premières poursuites contre des internautes en France. Aux Etats-Unis, où plus de 5 000 plaintes ont été déposées depuis septembre 2003, et désormais en Europe, où plus de 700 procédures sont en cours, les maisons de disques martèlent le même message : en multipliant les procès, elles enrayeraient l'appétit pour le P2P et doperaient les services de téléchargement payants comme le Music Store d'Apple.
«C'est tout simplement faux», indiquait en juillet Andrew Parker, le fondateur de la firme CacheLogic, qui analyse le trafic de données sur les réseaux P2P et trouve, au contraire, une augmentation de l'usage de ces services.
A l'appui de sa démonstration, l'industrie du disque produit des études maison montrant que le nombre de fichiers disponibles gratuitement en ligne aurait chuté de 30 % entre juin 2003 et juin 2004, tandis que le nombre d'usagers de Kazaa, l'un des services les plus en vue, aurait plongé de 4,2 millions à 2,4 millions. «C'est uniquement une question de déplacement, les utilisateurs se contentent d'utiliser de nouveaux réseaux», selon Andrew Parker. Là où Kazaa é