Il y a un pirate-mécanicien, un pirate-chômeur, une pirate-infirmière, un pirate-cuisinier et même les pirates-salariés d'un comité d'entreprise. Les premiers adeptes de l'échange gratuit de musique via l'Internet pris dans les filets de l'industrie du disque ont bien le profil de tout le monde : normal, puisqu'il s'agit ici de faire des exemples pour faire peur aux millions de Français usagers du peer-to-peer (P2P). «La période de l'impunité est terminée et les gens s'arrêteront spontanément», a déclaré hier Marc Guez, le directeur général de la Société civile des producteurs phonographiques (SCPP), en présentant à l'Olympia le premier bilan de la lutte antipiraterie, qui a débuté en mai.
Au total, 50 plaintes au pénal ont été déposées depuis juin contre des usagers de différents services d'échange de fichiers (Kazaa, eDonkey, Direct Connect...), «la moitié de ces actions ayant donné lieu à une intervention de la justice». Avec à la clé des perquisitions «courtoises» et «sans violence», a tenu à préciser Marc Guez en rappelant que les premiers procès devraient aboutir en 2005 et qu'ils visaient les «plus gros» utilisateurs, ceux qui mettent en partage 2000 à 4000 titres. Chacun d'entre eux risque jusqu'à trois ans de prison et 300 000 euros d'amende. En attendant, les maisons de disques ont confirmé qu'elles s'apprêtaient à déposer des plaintes au civil, en demandant la résiliation ou la suspension de l'accès à l'Internet des pirates.
En plus des procédures lancées par l'indu