Tokyo de notre correspondant
«Sayonara Carrefour ?» En apprenant que le géant français pourrait céder ses huit grandes surfaces et ses actifs immobiliers au Japon pour un montant évalué à près de 400 millions de dollars une information publiée mardi par l'Asian Wall Street Journal , les professionnels nippons de la distribution se sont pincés. «Le groupe français qui semblait sûr de lui n'a pas duré au Japon», explique un spécialiste de la distribution à Tokyo. Les hypermarchés français pourraient être cédés à l'américain Wal-Mart, au japonais Aeon ou au britannique Tesco. Si ce repli français était confirmé, il serait lourd de conséquences pour le flux d'investissements tricolores au Japon. Carrefour drainait en effet dans son chariot nippon des centaines de marques et PME françaises. La nouvelle tombe alors que la chaîne de distribution nippone Daiei, surendettée et concurrente de Carrefour, est sur le point d'être cédée à un cartel d'investisseurs privés, probablement américains.
Quand Carrefour a ouvert sa première grande surface au Japon, en 2000, ses dirigeants étaient persuadés du succès de leur stratégie. «Treize hypermarchés ouvriront d'ici à fin 2003», annonçaient les hommes de Daniel Bernard. Les Japonais, c'est sûr, allaient adopter la «grande surface à la française». Les milieux d'affaires nippons, eux, n'ont pas apprécié. Après les implantations réussies de Carrefour en Chine et en Corée du Sud, ils ont vu dans l'arrivée du groupe dans l'archipel une volonté d