Après les pêcheurs puis les agriculteurs, c'est maintenant au tour des routiers d'avancer leurs menaçants 35 tonnes sous les fenêtres de Gilles de Robien pour exiger du gouvernement un coup de pouce. Ce matin, les syndicats professionnels des routiers sont reçus au ministère des Transports pour faire valoir leurs revendications face à la hausse du baril. Avec, en tête, l'objectif d'arracher ce que paysans et pêcheurs ont obtenu après leur démonstration de force (lire ci-contre). Ils auraient tort de s'en priver puisque le gouvernement a expliqué qu'il s'en tiendrait à des mesures «sectorielles et non globales», excluant de remettre au goût du jour la TIPP flottante (taxe intérieure sur les produits pétroliers), cet impôt qui permet d'atténuer les hausses du prix du baril.
Pourquoi ces trois professions en particulier, qui disposent déjà d'une fiscalité sur le gazole très favorable ? A les entendre, elles seraient les plus touchées par la hausse du prix du pétrole. D'abord parce que l'essence représente une part importante de leurs charges d'exploitation. Ensuite parce que chacune se retrouverait dans l'incapacité d'augmenter ses prix pour compenser cette hausse historique. Les mauvais esprits pourraient ajouter une troisième raison : ces trois professions disposent d'un pouvoir de nuisance économique, et donc politique, non négligeable. Avec le risque pour le gouvernement que se mettent à défiler, demain, tous les autres secteurs touchés de loin ou de près par cette hausse. D