Mérignac (Gironde) envoyé spécial
En vélo, cela s'appelle changer de braquet. En langage industriel, on parle de fabrication en série. Jusqu'à présent, l'usine d'assemblage du Rafale de Dassault, s'était contentée d'une petite vie pépère. Au rythme d'un artisan high-tech, l'usine n'a construit que 13 exemplaires de son avion de combat depuis 1998. Mais avec la concrétisation de deux commandes du ministère de la Défense (une de 48 appareils signée en 1999 mais laissée, depuis, lettre morte, et une autre de 59 avions, qui attend une officialisation dans les prochains jours), l'usine de 1 130 salariés va être obligée d'accélérer le pas. Au total, la France souhaite acquérir 294 Rafale. «Selon l'accord passé avec le gouvernement, nous allons produire un Rafale et demi chaque mois», indique Bruno Giorgiani, de Dassault Aviation. A ce rythme, le plan de charge est assuré pour un bon quart de siècle.
100 000 pièces. Dans le vaste atelier propre et silencieux d'où sont sortis tous les avions de combat Dassault depuis un demi-siècle, six Rafale sont en cours de montage. Les «compagnons» en tenue bleu ciel (on ne dit plus les ouvriers), vont de l'un à l'autre, fixant les ailes au fuselage ou testant les systèmes électroniques. «Un Rafale, c'est 100 000 pièces et 25 000 connexions électriques», indique Antoine Gonçalves, chef de l'unité de production des avions militaires.
Dans l'atelier, les techniciens n'utilisent plus aucun plan sur papier. Au pied de chaque avion, un ordinateur. «Le R