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Libération

La ruse du «hérisson» en sursis

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Cet artifice technique qui permet qu'un appel de fixe à mobile ne soit pas surfacturé est dans le collimateur du Conseil de la concurrence.
publié le 18 octobre 2004 à 2h37

Est-ce la fin des hérissons ? Ces petits dispositifs posés sur les toits ou sur le bord des fenêtres, transforment un appel de fixe à mobile en un appel de mobile à mobile, beaucoup moins coûteux. Avec leurs antennes comme des picots plantés sur de petites plaques, les premiers hérissons ressemblaient à de vrais mammifères, d'où leur surnom. Mais attaqués, notamment par le Conseil de la concurrence, ils pourraient bien vite se transformer en une espèce en voie de disparition.

Prolifération. Ces dernières années, tous les opérateurs ont fini par en poser. Jérôme de Vitry, PDG de Completel, un opérateur spécialisé sur le marché des entreprises, explique que sans ces dispositifs, «nos tarifs clients seraient 30 % plus chers». Même constat chez Colt où l'entreprise cliente a le choix entre deux tarifs, un avec présentation du numéro d'appel (et sans hérisson) et un autre, 25 % moins cher, mais sans présentation du numéro parce que le hérisson la rend techniquement impossible. Cette formule-là, explique, chez Colt, Emmanuel Tricaud, est choisie «par trois clients sur quatre». A l'origine de la folle multiplication des bestioles, la taxe exorbitante que prélèvent en choeur Orange, SFR et Bouygues Télécom, sur chaque appel passé depuis une ligne fixe vers leur réseau mobile. Selon Completel, ces appels pèsent 50 % de la facture d'une entreprise.

Aujourd'hui, beaucoup de monde s'accorde à trouver absurde la prolifération du hérisson. L'artifice génère en effet toutes sortes d'inconvén