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Libération

Allemagne: les «opéliens» en débrayage sauvage

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publié le 19 octobre 2004 à 2h38

Berlin de notre correspondante

Rien n'y a fait. Ni les exhortations du ministre de l'Economie allemand, Wolfgang Clement. Ni les appels à la raison du n°2 du syndicat IG Metall, Bertold Huber. Les salariés du constructeur Opel à Bochum n'avaient toujours pas repris le travail hier. Pour la cinquième journée, ils ont usé de ce qu'ils appellent leur «droit à l'information». Un euphémisme, pour ne pas utiliser le terme de «grèves sauvages» moins fréquentes en Allemagne qu'en France. Théoriquement, les grèves interviennent lorsque les négociations ont échoué et à l'appel du syndicat de branche. Mais, cette fois, la direction d'IG Metall à Francfort a été débordée par la base. Depuis que les 9 600 «opéliens» de Bochum ont appris jeudi dernier que l'américain General Motors (GM), société mère d'Opel, comptait licencier 12 000 salariés en Europe, dont 10 000 en Allemagne, plusieurs milliers d'entre eux ont refusé de reprendre le travail.

Ouvert en 1962, le site de Bochum est avec celui d'Anvers (Belgique) le plus grand centre de production Opel en Europe. Mais selon la direction de GM à Detroit (Etats-Unis), c'est aussi l'un des moins rentables. L'ouvrier allemand coûterait 33 euros de l'heure contre 23 euros pour le Français... Ces derniers mois, de nombreux experts allemands ont fait l'éloge de la compétitivité des constructeurs automobiles français. Ce qui constitue un étonnant renversement de tendance (lire ci-contre). «Les salariés d'Opel ont déjà consenti une baisse de leur pou