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Libération
Interview

«Opel paye une stratégie flottante»

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publié le 19 octobre 2004 à 2h38

Codirecteur du Gerpisa, réseau international de chercheurs en sciences sociales sur l'industrie automobile, Michel Freyssenet (1) revient sur la situation très contrastée entre les constructeurs français et allemands.

Des politiques allemands vantent le succès des constructeurs français, insistant sur un différentiel de coûts du travail en faveur de l'Hexagone. Est-ce pertinent ?

Il faut faire attention. Le rétablissement de PSA et de Renault tient d'abord à des choix stratégiques propres à ces deux constructeurs. PSA récolte les fruits d'une politique rigoureuse de mise en commun d'organes et de différenciation des modèles de ses deux marques Peugeot et Citroën. Renault, lui, a fondé son succès sur une politique «produit» innovante qui cherche à anticiper les attentes des consommateurs. Le seul élément vraiment commun entre les deux français est d'avoir eu la possibilité, grâce aux 35 heures, d'annualiser les heures travaillées, et donc de bénéficier de conditions de flexibilité très importantes.

Le paradoxe, c'est que Volkswagen a initié ce mouvement avant les Français et qu'il veut maintenant revenir dessus ?

Oui. Mais la baisse du temps de travail chez VW n'a pas eu les mêmes contreparties et n'a pas été généralisée à l'ensemble du groupe, comme chez les Français.

La question du coût salarial, qui selon les estimations peut varier entre 20 et 40 % en faveur de la France, est donc secondaire ?

Si Renault et PSA étaient allemands, ils pourraient se porter bien. Il ne faut pas ou