Bochum envoyée spéciale
En 1978, les salariés d'Opel avaient fait grève pour obtenir la prime de Noël. En 1984, ils avaient activement participé à la bataille du syndicat IG Metall pour l'introduction des 35 heures dans la métallurgie. Mais, il n'y avait jamais eu une manifestation d'une telle ampleur au coeur de la Ruhr. Hier, 20 000 personnes ont défilé jusqu'à la Schauspielhaus (maison de la culture) de Bochum pour protester contre le plan d'économie de General Motors (GM).
Le groupe américain, qui contrôle Opel depuis 1928, a annoncé brutalement jeudi dernier, qu'il comptait supprimer 10 000 emplois en Allemagne, dont 4 000 à Rüsselsheim et 4 000 à Bochum. Redoutant une fermeture de leur site en 2006, les salariés de Bochum ont immédiatement opté pour la grève sauvage (Libération d'hier). Hier, pour le sixième jour consécutif, aucun des trois ateliers n'avait repris le travail. Ce qui a eu pour effet de bloquer la production des sites Opel en Belgique, Grande-Bretagne, et Pologne, en attente de pièces détachées de Bochum (lire ci-contre).
«Coup de poing». «Au début, je n'étais pas favorable à la grève, avoue Michael Bass, 37 ans. Mais nous n'avions pas d'autres solutions. La direction nous a balancé son plan sans aucune explication, et sans nous donner de perspectives. C'était comme un coup de poing dans le ventre.» Tout en discutant, il tire ses deux petites filles, installées dans un chariot en bois. De nombreux employés sont venus avec leurs enfants pour «montrer aux Amé