à Bruxelles, à São Paulo
La plus grande zone de libre-échange au monde ne sera pas au rendez-vous. A une semaine de la date butoir et après cinq années de négociations, l'UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay) n'arrivent pas à s'entendre pour boucler leur accord. Les deux parties s'accusent mutuellement de faire marche arrière. Le gouvernement brésilien a jugé «minimaliste et insuffisante» la dernière proposition de l'UE, reçue fin septembre. Et la Commission estime que son «offre reflète l'ambition qu'[elle] a constaté dans l'offre même du Mercosur».
Mauvaise volonté. Les discussions achoppent toujours sur les mêmes points : l'ouverture du marché européen aux produits agricoles du Mercosur et l'accès de l'Union aux marchés sud-américains des services et des biens industriels. De plus, des deux côtés de l'Atlantique, on s'accuse mutuellement de mauvaise volonté. «L'UE voulait cet accord pour faire face à la Zone de libre-échange des Amériques (la Zlea, regroupant tout le continent américain, ndlr), rappelle Pedro de Camargo Neto, ex-négociateur brésilien. Or, maintenant que la Zlea est bloquée, elle ne s'y intéresse plus.» A Bruxelles, on a bien sûr une autre analyse. Et un coupable : la Chine. «Si vous regardez l'impact de la croissance chinoise, il n'y a pas de doute que c'est une très bonne affaire pour les pays du Mercosur», a déclaré, hier, Pascal Lamy, commissaire européen au Commerce. Du coup, le Brésil et ses comparses seraient devenus au fil du tem