C'est peu mais c'est la première sortie groupée des entreprises sur le terrain de la discrimination positive : la signature par une quarantaine de groupes français d'une «charte de la diversité». Adecco, France Télévisions, Accor, Casino, Schneider Electric ou Noos s'engagent à respecter la non-discrimination à l'embauche, la formation et l'avancement professionnel. A l'avenir, les initiateurs du projet, l'institut Montaigne, club de réflexion patronal, et Yazid Sabeg, le médiatique président de CS Communication & Systèmes, voudraient décerner un «label» de la diversité, selon des indicateurs plus concrets : traçabilité des recrutements, membre du comité exécutif «représentant la diversité»...
Pénurie. «Un grand changement est intervenu, estime Laurence Méhaignerie, auteure d'un rapport sur ce thème pour l'institut Montaigne. Pour de plus en plus d'entreprises, embaucher des salariés issus des minorités visibles n'est plus une histoire de compassion, mais un intérêt économique.» Certains disent plutôt «de pure communication». «Diversité» et «mobilisation positive» euphémisation du terme de «discrimination positive» qui fait hurler les chefs d'entreprise n'ont jamais tant fait débat dans le monde patronal. Les raisons ne sont pas qu'humanistes. Clamer sa farouche opposition aux discriminations permettra d'arguër de sa bonne foi en cas de poursuites judiciaires. Surtout, confrontées à une pénurie de main-d'oeuvre dans certains secteurs, les entreprises envisagent enfin de d