C'est l'éternel gag de l'arroseur arrosé. Jeudi et vendredi, devant le tribunal correctionnel de Paris, Veolia (ex-Compagnie générale des eaux, rebaptisée Vivendi Environnement puis séparée de Vivendi-Universal) attaquait en diffamation Jean-Luc Touly, syndicaliste maison dont le crime de lèse-société est d'avoir détaillé de l'intérieur les turpitudes des marchands d'eaux dans un livre, Vivendi, les vérités inavouables, aux éditions Alias (aujourd'hui en faillite). Parallèlement, son employeur lui a collé une procédure de licenciement toujours en cours (Touly, ancien n° 2 de la section CGT, étant salarié protégé, Henri Proglio, PDG de Veolia, a appelé au secours Jean-Louis Borloo, le ministre des Affaires sociales). L'animal ne se laisse pas faire et a profité de ce procès en diffamation pour faire défiler de nombreux témoins, élus locaux. Un véritable happening à la barre avec en guest-star Danièle Mitterrand prolongé jusqu'à très tard le soir, permettant de cerner avec une précision diabolique les méthodes de la Générale ou de l'ex-Lyonnaise des eaux, rebaptisée depuis Suez.
Muette. On commence par les «droits d'entrée» : une somme conséquente versée par le concessionnaire à la collectivité locale en échange de l'utilisation de son réseau de distribution d'eau (sur une durée qui peut aller jusqu'à trente ans). Evidemment, le concessionnaire se rembourse en imputant la somme (augmentée d'intérêts) sur les factures d'eau payées par le consommateur. Cité comme témoin par V