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Libération

Expat' cherche rapatriement

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publié le 25 octobre 2004 à 2h43

Philippe, 36 ans, rêve de rentrer en France après trois ans passés à Téhéran.

«Je n'avais rien demandé. Et encore moins l'Iran. J'étais peinard dans ma Bourgogne natale, avec mes potes et mon boulot. Mais comme à chaque fois dans cette boîte, j'ai fini par accepter. Je ne suis pas carriériste et je fais ce que l'on me demande. Sauf que cette fois, c'est la dernière. Gérant à Téhéran d'une filiale française d'électroménager, il me presse aujourd'hui de rentrer en France.

«L'arrivée, il y a trois ans, fut un calvaire. Mon prédécesseur s'en foutait et le passage de témoin n'a duré qu'une semaine. Je ne parlais ni anglais ni farsi, et lui ne faisait aucun effort pour me traduire. Il me laissait seul le soir dans la capitale iranienne, sans même me conseiller ou m'inviter à dîner. J'étais isolé les premiers jours, à 6 000 kilomètres de chez moi, dans un pays islamiste totalement inconnu.

«Une fois le type parti, les choses sérieuses ont commencé. Et plutôt mal. Je ne comprenais rien au marché, à la langue, aux façons de travailler des Iraniens. J'étais livré à moi-même, avec une usine à faire tourner et des comptes à rendre au siège. J'ai failli craquer plusieurs fois les premiers mois, demander à retourner en France. Quitte à être licencié. Mais pour ma femme, c'était hors de question. Elle avait démissionné pour me retrouver ici. On devait rester.

«J'ai dû m'habituer à leurs règles de travail, ou plutôt à leur absence. Car ici on magouille, il faut tout négocier. Trouver des combin