Menu
Libération

La bonne et moi

Article réservé aux abonnés
Femme de ménage ou garde d'enfants: les particuliers sont aussi des employeurs. Une relation complexe nichée dans l'intimité du foyer.
publié le 25 octobre 2004 à 2h43
(mis à jour le 25 octobre 2004 à 2h43)

Sur une place chic de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), c'est un marché de l'emploi un peu particulier. Derrière un kiosque à journaux, des employés de maison et des patrons affichent leurs petites annonces. A gauche, les particuliers-employeurs ; à droite, les nounous et femmes de ménage. Sur les petits bouts de papier, pas de nom, pas d'adresse. Un simple numéro de portable. Certains employeurs font «leur marché» sur place : ils accostent, discutent et embauchent. Sans vraiment se cacher, mais sans vraiment l'assumer. La pratique n'a rien d'illégale, l'affichage pourrait se faire dans n'importe quelle boulangerie. Mais la gêne se lit dans les échanges. A l'image de futures relations de travail pas toujours très claires.

«Cherche jeune femme pour garde d'enfants.» «Ça, c'est ce qui est annoncé, raconte Jeannette, nounou-femme de ménage depuis cinq ans. Mais en pratique, quand les choses ne sont pas fixées dès le départ, ça vire vite au ménage. Passer l'aspirateur, éplucher les pommes de terre, et puis un jour faire les vitres.» Les tâches changent, pas la rémunération (environ 10 euros de l'heure à Paris, 8,50 en province). Malgré le surcroît de travail. «Les patrons ne se rendent pas compte qu'il est très difficile de surveiller un enfant tout en repassant des chemises. Alors quand il y en a trois, c'est carrément impossible.»

Femmes de ménage, nounous et autres jardiniers : environ 880 000 personnes déclarées travaillent pour un particulier. Un monde du travail avec ses p