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Libération

Bataille navale franco-allemande

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Le projet d'EADS des mers ravive les ambitions nationales.
publié le 26 octobre 2004 à 2h43

C'est le nouveau sujet qui empoisonne les relations franco-allemandes en matière industrielle. Et ni le tête-à- tête de Nicolas Sarkozy avec son homologue Wolfgang Clement hier soir ni la réunion au complet des deux gouvernements aujourd'hui n'y pourront rien. La prise de tête franco-allemande a pour nom de code «EADS naval». L'idée de départ est simple : puisque la création d'EADS, la maison mère d'Airbus ­ fusion de l'allemand Dasa, du français Matra-Aérospatiale et de l'espagnol Casa ­, ne s'est pas trop mal passée, pourquoi ne pas appliquer la même recette dans le naval militaire ? Créer un bon gros constructeur européen de sous-marins, de frégates et autre porte-avions aurait le double avantage de se hisser au niveau des Américains et, surtout, de relancer une Europe de la défense qui n'en finit pas de faire du surplace. Personne ne viendra contester le diagnostic. Ni les industriels concernés, ni les politiques qui se gargarisent à qui mieux mieux d'oeuvrer à cet EADS des mers. Mais la mise en musique de ce nouveau chantier a, en réalité, tout de la bataille navale.

Retard. Partons du camp français. Depuis plusieurs mois, Thales (l'ex-Thomson-CSF) et la Direction des constructions navales (DCN) travaillent à un rapprochement. L'idée était de créer une société commune, détenue à 65 % par DCN, spécialisée dans la fabrication de bateaux de guerre. L'affaire était si bien emmanchée qu'une annonce pour l'inauguration, aujourd'hui, d'Euronaval, le salon de la profession, avai