Menu
Libération

En France, les agriculteurs à l'action

Article réservé aux abonnés
publié le 26 octobre 2004 à 2h43

Posées sur la chaussée, des bennes à céréales peuvent empêcher un camion-citerne de circuler. Comme à Lyon, Paris ou La Rochelle, les agriculteurs du sud de la France ont bloqué les dépôts de gazole. A Lespinasse au nord de Toulouse, devant le dépôt de Total, une petite centaine de jeunes agriculteurs de Midi-Pyrénées étaient présents. Il y a un tracteur qui bouche la sortie sud. «J'attends d'être remplacé, explique son propriétaire. J'en ai besoin pour les semis.» Les tours de garde sont affichés sur une grille : le Gers et la Haute-Garonne ont été les premiers mobilisés. Sont attendus l'Ariège et l'Aveyron. «Nous pouvons tenir déjà jusqu'à jeudi», se réjouit le président régional du syndicat, Nicolas Rech. Les manifestants veulent obtenir une détaxation du fuel à usage agricole au-delà du 31 décembre. Les files devant les pompes se sont formées dès hier matin à Toulouse. Conversations aimables avec les gendarmes. Les CRS, eux, demeurent en retrait derrière le dépôt. Venu en voisin, le président national du CNJA, Bernard Layre, agriculteur des Pyrénées-Atlantiques, se plaint : «Le gouvernement ne veut pas nous entendre. Nous ne demandons pourtant pas l'aumône.» L'exonération de la taxe Tipp accordée pour six mois équivaut selon lui à une moyenne de 300 euros par exploitation. Dans le même temps, les charges ont augmenté de 4 000 euros, «soit 25 % du revenu moyen des agriculteurs», ajoute-t-il. L'OMC et Bruxelles, dit-il encore, «baissent nos prix institutionnels. Les prix r