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Libération

En France, un projet de budget déjà bancal.

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En annonçant 2,5 % de croissance, Sarkozy avait opté pour une option «volontariste».
publié le 27 octobre 2004 à 2h44

La concordance des temps ne manque pas de sel : à 16 h 30 hier, Dominique Bussereau, le secrétaire d'Etat au Budget, se félicitait devant l'Assemblée d'une croissance de 2,5 % et d'un déficit public de la France à 2,9 % du PIB en 2005, les deux points forts de l'équilibre de la loi de finances (lire page 13). Au même moment, à Bruxelles, la Commission le démentait. Selon l'exécutif européen, l'activité économique dans l'Hexagone ne serait que de 2,2 % l'an prochain et le déficit public de 3 %. Pour Paris, la leçon d'économie est méritée. En septembre, lorsqu'il s'est agi de fixer la prévision de croissance qui conditionne les prévisions de recettes et de déficit, le consensus des économistes était déjà aux alentours de 2,2 %.

Mais Nicolas Sarkozy et Dominique Bussereau avaient opté pour le «volontarisme», un gouvernement ne pouvant décemment envisager officiellement une croissance inférieure à celle déjà réalisée en 2004, sauf à déconsidérer lui-même sa politique économique. Lors du débat budgétaire, l'opposition et l'UDF avaient vu la faille : Didier Migaud (PS) et Charles de Courson (UDF) ont dénoncé «le risque d'insincérité» du budget. Certains avaient même conseillé au gouvernement de prévoir déjà des coupes dans les crédits, en prévention du ralentissement économique qui s'annonçait.

Pour Bercy, contredire la position de la Commission sera d'autant plus dur que les documents transmis au Parlement (le rapport économique et financier, REF) font état de «scénarios alternatif