Berlin, de notre correspondante.
Le chancelier Gerhard Schröder a vraiment un humour ravageur. Commentant les deux rencontres au sommet de son ministre de l'Economie Wolfgang Clement et de son homologue français Nicolas Sarkozy qui ont eu lieu après des semaines de fâcherie , le chancelier s'est exclamé, hier : «C'est toujours mieux de se voir que de se faire une guerre de communiqués par journaux interposés.» Mais lorsqu'il a fallu expliquer les divergences industrielles franco-allemandes et le contenu des dossiers abordés, les ministres s'étaient envolés... laissant le soin à leur porte-parole de commenter la «bonne entente» retrouvée. Hier matin, le ministère de l'Economie allemand persistait à considérer que le projet de Sarkozy de fusionner les chantiers navals français et allemands pour donner naissance à un «EADS naval» était prématuré (Libération d'hier). Mais, dans l'après-midi, le ton était déjà plus amène. Tout au plus estimait-on que la chose n'était pas exclue mais prendrait encore du temps... Apparemment, le chancelier était passé par là. Interrogé sur ce dossier empoisonné à l'occasion du Conseil des ministres franco-allemands à Berlin (lire p. 7), Gerhard Schröder a vanté «la success story EADS». Et d'ajouter : «Pourquoi ne serait-il pas possible d'étendre un tel succès à d'autres domaines économiques, si les conditions sont réunies ?»
Cependant, depuis la fusion des groupes Aventis-Synthélabo, les Allemands de Hoechst (la partie allemande d'Aventis) ont eu