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Libération

La Snecma met du mobile dans ses moteurs

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Fusion surprise de l'équipementier aéronautique et de Sagem, spécialiste des télécoms.
publié le 29 octobre 2004 à 2h47

Il ne faut jamais croire totalement un patron. Même quand il s'exprime publiquement dans la presse. Le patron de Sagem, Grégoire Olivier, vient d'en faire une éclatante illustration. Il y a cinq jours, il déclare très officiellement dans un entretien au Monde : «Nous ne cherchons pas à adosser la Sagem à un plus grand groupe.» La phrase est claire et a priori sans ambiguïté. Pourtant, ce matin Sagem va annoncer, contre toute attente, son projet de fusionner avec le fabricant de moteurs d'avion Snecma, grosso modo deux fois plus gros que la petite Sagem en termes de chiffre d'affaires. «Je n'ai pas du tout compris pourquoi Olivier a déclaré ça, assure un proche du dossier, d'autant qu'il travaille personnellement à ce projet de fusion depuis plusieurs semaines.»

Synergies ? L'effet de surprise est réussi. Une petite fuite dans le Nouvel Observateur mise à part, cette fusion est restée secrète jusqu'au bout. Selon nos informations, au terme du projet, l'Etat, actionnaire à hauteur de 62 % du capital de la Snecma, devrait détenir 35 % du nouveau groupe, un peu plus que la minorité de blocage. Le conseil de surveillance serait présidé par Mario Colaiacovo (actuel président du conseil de Sagem) et le directoire reviendrait à Jean-Paul Béchat, patron de la Snecma. Grégoire Olivier, 44 ans, beaucoup plus jeune que Béchat, devra attendre un peu pour prendre la tête de l'ensemble. Aucun licenciement ni aucune restructuration ne sont pour l'heure programmés.

Reste l'essentiel : que vien