Menu
Libération

La Chine trace sa route sur le marché automobile

Article réservé aux abonnés
publié le 30 octobre 2004 à 2h47

Pékin de notre correspondant

C'est une première : un constructeur automobile chinois a finalisé hier le rachat d'un concurrent sud-coréen, point de départ d'une internationalisation à marche forcée. Shanghai Automotive Industry Company (SAIC), l'un des trois gros constructeurs chinois, a déboursé 500 millions de dollars (410 millions d'euros) pour racheter la moitié du capital de Ssangyong, ancienne filiale du conglomérat sud-coréen en faillite Daewoo. Ce rachat diffère radicalement dans sa nature des fusions et acquisitions qui ont émaillé le monde de l'automobile (Daimler-Chrysler, Renault-Nissan...), car SAIC est un important constructeur qui ne produisait pas sous sa propre marque. Ses 600 000 voitures annuelles sont le fruit de quelque 63 co-entreprises sino-étrangères, en particulier avec General Motors et Volkswagen.

«Champion national». Avec le rachat du quatrième constructeur sud-coréen, spécialiste des véhicules tout terrain et des voitures de sport, SAIC va pour la première fois disposer d'une marque et d'un savoir-faire qui lui manquent. En échange, il apporte le cash-flow et l'ouverture de l'immense marché chinois qui faisaient défaut à Ssangyong. SAIC, une société contrôlée par la municipalité de Shanghai, effectue un premier pas vers son objectif annoncé : fabriquer des voitures sous sa propre marque en Chine d'ici à 2007 et devenir l'un des dix plus gros constructeurs automobiles au monde d'ici à 2010. Rien de moins. Un objectif assigné par le gouvernement chin