Bogotá correspondance
Alcatel porte la poisse aux anciens présidents du Costa Rica. Vendredi, José María Figueres, ex-chef de l'Etat d'Amérique centrale (1994-1998), a dû démissionner de son poste de directeur du Forum économique mondial de Davos à cause d'une affaire de pots-de-vin versés par la multinationale. La presse de son pays l'accuse d'avoir indirectement perçu 900 000 dollars des Français pour leur permettre d'emporter des marchés. Les «affaires» costaricaines d'Alcatel gagnent ainsi le temple mondial du libéralisme après avoir ébranlé l'Amérique centrale.
Moins limpide. Le 14 octobre, un autre ex-président, Miguel Angel Rodríguez (1998-2002), a dû démissionner de son poste de secrétaire général de l'Organisation des Etats américains, à Washington (Libération du 27 octobre). Il est depuis aux arrêts dans son pays, accusé d'avoir reçu d'Alcatel au moins 140 000 dollars en «récompense» de l'attribution d'un marché.
Abel Pacheco, le chef d'Etat en exercice, doit, pour sa part, justifier le versement de 100 000 dollars de l'entreprise française pendant sa campagne électorale, suivi quelques jours après son entrée en fonctions de la signature d'un nouveau contrat.
Dernier visé, José María Figueres assure dans le quotidien suisse le Temps n'avoir «jamais, ni durant [sa] présidence, ni après», eu de contacts avec Alcatel. Dans un communiqué diffusé par son avocat à San José, il explique avoir effectivement reçu «8 paiements pour un total de 906 355,31 dollars», mais pour un t