A l'entrée, un caniche ruisselant frissonne dans un bac, ses frisettes dans les yeux. Trois élèves le shampouinent activement. Un peu plus loin, un gros chien bâtard, gueule ouverte, langue pendue, se fait tailler la barbichette. Un homme à l'élégance surannée, gilet noir et noeud pap', circule entre les bacs, distille les remarques («attention, vous risquez de lui couper la langue et ça, le client n'aime pas»). Il empoigne un mini-cocker obèse et le hisse sur une table. «Bon, exercice pratique, on va finir la tête du cocker. Alors, c'est un vieux chien, il n'est pas beau. Mais si on s'y prend bien, on peut le rendre plus expressif.» Trois mouvements de ciseaux, quelques poils volent... «Voiiiilà ! Là, il a une bouille plus attendrissante. Quand vous toilettez un chien, pensez au visage de sa maîtresse. Faites comme si vous toilettiez la maîtresse. Plus le chien lui ressemblera, plus elle sera contente.» Michel Georgel, ex-ingénieur, ex-chef d'entreprise, est professeur de toilettage au sein de l'école qu'il a fondée en 1982, Audreco. «Un métier d'avenir, argumente-t-il. Le Français supporte de moins en moins de vivre avec des animaux sales. Sur les quinze dernières années, le nombre de salons de toilettage a augmenté de 60 %. C'est un des premiers secteurs de création d'entreprises artisanales.» En vingt ans, 750 anciens élèves ont monté leur salon. Michel Georgel tend la liste avec fierté : La Toutounerie à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Pil Poil à Courtenay (Loiret)
Dans la même rubrique