Miroslaw Deptula, Polonais de 52 ans, en avait assez des conditions de travail précaires des grandes surfaces. Ces derniers temps, il était à la vente de surgelés pour un salaire de 180 euros par mois, avec un contrat de deux mois renouvelable. Cinq mois après l'adhésion de la Pologne à l'Union européenne, il est parti avec cinq compatriotes le 20 septembre en Angleterre où il va s'occuper de personnes âgées dans un institut gériatrique. Seuls trois pays Royaume-Uni, Irlande et Suède parmi les Quinze (lire ci-dessous) ont ouvert sans restrictions leur marché du travail aux citoyens des dix nouveaux membres entrés dans l'Union européenne le 1er mai (1). «En Pologne, à mon âge, plus personne ne voulait m'embaucher, dit Miroslaw. En Grande-Bretagne,au moins, je vais avoir un boulot sûr, avec un contrat d'un an que je pourrai prolonger, si je tiens.»
Aller simple. Technicien chimiste de formation, Miroslaw va devenir aide-soignant en Angleterre. Il sera payé 4,85 livres de l'heure (7 euros), un peu plus que le minimum garanti de 4,50 livres. «Ce n'est pas le Pérou, reconnaît-il, car il faudra que je prenne dessus le loyer de mon studio. Mais on va peut-être nous augmenter et les heures supplémentaires sont, paraît-il, mieux payées.» Miroslaw espère mettre de côté 300 euros par mois, à condition de se serrer la ceinture et d'arrêter de fumer. «Les cigarettes sont trop chères là-bas.» Il enverra la moitié à sa femme, infirmière à domicile, afin de payer les charges de leur appa