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Libération

La fève ivoirienne en pleine fièvre

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Outre le prix d'achat, les planteurs en colère dénoncent des malversations dans la filière.
publié le 2 novembre 2004 à 2h50

Election de Miss Cacao 2004, ateliers pour enfants et dégustation dans toutes les allées : la dixième édition du Salon européen du chocolat, qui vient de s'achever à Paris, s'est déroulée dans une ambiance festive. La Côte-d'Ivoire, qui reste le premier producteur mondial ( 40 % du marché) malgré la partition du pays depuis deux ans, se devait d'être représentée porte de Versailles. Danses traditionnelles et conférences studieuses sur l'exploitation des précieuses fèves se sont succédé sur son stand dans une atmosphère onctueuse, très éloignée de l'effervescence qui règne sur place.

De manifestations devant le ministère de l'Agriculture d'Abidjan en tentatives de blocage des ports où sont chargées les fèves à destination de l'Europe ou des Etats-Unis, les planteurs multiplient les actions coups de poing pour exprimer leur ras-le-bol. A la mi-octobre, les organisations professionnelles ont même appelé leurs membres à décréter une grève «illimitée» en pleine campagne de collecte des fèves. Désespérés, certains planteurs n'ont pas hésité à brûler leur cacao.

Programme du FMI. D'ordinaire peu disert sur l'économie, le président ivoirien Laurent Gbgabo a jugé l'heure suffisamment grave pour annoncer la mise en place d'un comité de pilotage chargé de remettre de l'ordre dans la filière cacao d'ici à six mois. Mais cette initiative, visiblement destinée à gagner du temps, est jugée avec hostilité par les jeunes planteurs qui mènent la fronde. «Les principaux responsables de ce comité