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Libération

Flodor : prison avec sursis pour l'ex-patron «déménageur»

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La direction avait tenté de transférer en catimini du matériel vers l'Italie.
publié le 3 novembre 2004 à 2h50

«Patron voyou.» Depuis quinze mois, l'expression colle à la réputation de Vilmo Maderi, 56 ans, l'ancien directeur de l'usine de chips Flodor et San Carlo à Péronne (Somme). En août 2003, alors que les salariés étaient en congé forcé, la direction avait déménagé en catimini une partie de l'outil de production, dans l'une de ses usines italiennes. Dans la foulée, le comité d'entreprise (CE) avait porté plainte.

Euro symbolique. Hier, Maderi a été condamné par le tribunal correctionnel de Péronne à six mois de prison avec sursis et une amende de 3 500 euros. A l'audience (Libération du 8 septembre), le procureur avait requis «une peine de prison avec sursis ­ mais pas la peine maximale (un an, ndlr) ­ et/ou une amende». Maderi a écopé des deux. Il a été reconnu coupable des délits d'«entrave» au CE et au comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) ; il devra leur verser un euro symbolique. Il a été relaxé du troisième chef d'accusation : «obstacle» aux fonctions d'inspecteur du travail.

En rentrant du tribunal, hier après-midi, Angelo Ondicana, le secrétaire CGT du CE, se disait pourtant «déçu». «Si la condamnation avait été plus lourde, notre affaire aurait vraiment servi d'exemple», ruminait-il en placardant quelques affiches sur les murs de l'usine afin d'annoncer la nouvelle à ses collègues. L'avocat des parties civiles, Me Amine Ghenim, avait réclamé 50 000 euros de dommages et intérêts pour le CE. «ça aurait été un bon moyen de reconnaître notre préj