C'est un nouveau bras de fer. Hier matin, une quarantaine de salariés de l'usine LU-Danone d'Evry, arrêtée depuis mars 2003, ont empêché le déménagement de certaines machines par leur direction. Le groupe n'avait pas caché sa volonté de transférer un certain nombre d'équipements, compresseurs, emballeuses ou racks de stockage, vers d'autres sites français, après avoir décidé en 2001 la fermeture d'un certain nombre de ses usines, dont Evry et Calais. Mais les salariés, qui contestent depuis plus de trois ans la validité des licenciements, refusent de laisser dépouiller le site. Dès 6 heures du matin, ils se sont massés devant les grilles fermées. «On s'est postés devant le portail, raconte Farid Djitli, élu CGT du site. Les camions sont arrivés beaucoup plus tard, vers 10 h 30, et n'ont pas insisté.» Les syndicalistes avaient senti que l'issue était proche. «Depuis une semaine, on voyait traîner sur le site des entreprises d'électricité ou de manutention. On sentait qu'un truc se préparait.» D'autant que le comité d'entreprise et le CHSCT (comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail) avaient été mis au courant de la volonté de la direction de LU de disposer de certains équipements.

La direction de l'entreprise s'estime dans son droit, dans la mesure où, en septembre, la cour d'appel de Paris a rejeté la demande d'annulation du plan social présentée par la CFTC. Les salariés, eux, s'appuient sur un précédent référé d'avril, expliquant que le matériel doit rester