Bruxelles (UE), de notre correspondant.
André Sapir, professeur d'économie à l'Université libre de Bruxelles, est l'un des auteurs du rapport controversé remis en juillet 2003 au président de la Commission européenne, Romano Prodi, et intitulé «Un agenda pour une Europe en croissance». Il estime que l'Agenda de Lisbonne reste plus pertinent que jamais pour permettre à l'Union de continuer à financer son modèle social.
L'Agenda de Lisbonne de 2000, bâti juste avant l'explosion de la bulle Internet, semble daté : l'avènement de la «société de l'information» est-il la clé de la croissance européenne ?
L'explosion de cette bulle spéculative n'est qu'un élément cyclique, une simple crise économique qui ne remet pas en cause le passage à la société de l'information. Certes, nous sommes en retard par rapport aux Etats-Unis, mais la société de l'information est désormais là, notamment en termes d'utilisation : il suffit de voir les investissements massifs qui ont été réalisés ces dernières années. En outre, Lisbonne c'est aussi la société de la connaissance, un élément qui reste fondamental à l'heure de la globalisation. Bref, l'analyse de Lisbonne ne me paraît pas datée, bien au contraire.
Lisbonne pariait sur une division internationale du travail qui ne s'est pas réalisée : ainsi, les pays émergents comme l'Inde ou la Chine forment une main-d'oeuvre extrêmement qualifiée qui entre en concurrence avec celle de l'Union.
C'est exact. Mais cette accélération de la globalisation, c'est-à-d