Un pas en avant, deux pas en arrière, sur fond de pataquès fiscalo-communautaire à la sauce vache folle. La taxe d'équarrissage, adoptée par le gouvernement Juppé en 1997 pour financer la destruction des troupeaux contaminés par la maladie, n'en finit plus de faire des siennes, affolant les calculettes des experts. Et le ministère des Finances s'arrache les cheveux.
Aide illégale. Financée exclusivement par les grandes enseignes de distribution jusqu'en 2003 pour un montant cumulé proche de 2 milliards d'euros, elle est finalement retoquée par Bruxelles en décembre de la même année : selon la Commission, cette taxe constitue une aide illégale à la filière viande. Elle aurait donc été indûment prélevée aux grandes enseignes (qui ne la paient plus depuis 2004, date à laquelle elle a été reportée sur les abattoirs). Ni une ni deux, Carrefour, Auchan, Leclerc et consorts portent l'affaire devant le Conseil d'Etat. Le 15 janvier 2004, les rois des hypers obtiennent gain de cause contre les gouvernements successifs qui ont perçu la taxe sans cesser de l'augmenter au fil des ans, notamment pour financer l'énorme chantier sanitaire de la destruction des farines animales.
Noël. Et voilà le ministère des Finances et le secrétariat d'Etat au Budget sommés par le Conseil d'Etat de rembourser au plus vite 1,8 milliard d'euros, dont 1,4 milliard a été inscrit d'un coup au budget 2004. Pour les grosses pointures de la distribution, qui ont commencé à toucher les premiers remboursements depui