São Paulo de notre correspondante
La fièvre chinoise n'est plus ce qu'elle était au Brésil, comme lors de la visite du président Lula à Pékin, en mai. Son homologue chinois Hu Jintao le notera peut-être à Brasilia, où il a entamé hier soir sa première visite en Amérique latine. Certes, grâce à sa croissance record, la Chine est devenue le troisième client du Brésil, auquel elle achète surtout du soja et du minerai de fer. Son appétit pour les matières premières, abondantes en Amérique latine, et la hausse des prix qui l'accompagne expliquent en grande partie la reprise des économies de la région.
Le Brésil de Lula, principal partenaire de la Chine en Amérique latine, n'a donc pas l'intention de lâcher ce qui constitue «une grande opportunité commerciale». Des entreprises brésiliennes comme Marcopolo (constructeur de bus), le pétrolier Petrobras ou Embraer, le seul avionneur étranger à y fabriquer des appareils, sont déjà installées en Chine. Et la visite du président chinois devrait se traduire par la signature d'accords commerciaux et d'investissements, ainsi que par le projet de lancement du troisième satellite sino-brésilien, en 2006.
Cependant, au-delà de cette bienveillance de façade, les intentions chinoises laissent transparaître une voracité inquiétante. L'embargo décrété par Pékin en juin sur 23 exportateurs de soja brésilien (des cargaisons contenaient des grains traités au fongicide) visait, selon Brasilia, à faire baisser le prix du soja. L'embargo a finalement été