La croissance française se dégonfle. Après un premier semestre plutôt encourageant, l'Insee a rendu public vendredi des estimations très décevantes au troisième trimestre avec une hausse du produit intérieur brut de seulement 0,1 %. Un chiffre en deçà des performances attendues (0,5 %) et complété par une révision à la baisse des résultats des premier et deuxième trimestres, désormais respectivement de 0,7 % et 0,6 %. De quoi plomber les espoirs du gouvernement d'atteindre en fin d'année le chiffre prévu de 2,5 %.
Le responsable de la conjoncture de l'Insee, Michel Devilliers, a évoqué un «hoquet», précisant que «la phase de reprise n'est pas rompue», mais nombre d'économistes affichent un fort pessimisme à l'heure où le pétrole reste à un prix élevé et l'euro flirte avec les 1,30 dollar. «Le quatrième trimestre sera meilleur mais on est bien sur une tendance au ralentissement de la croissance», estime Nicolas Claquin, économiste au Crédit commercial de France (CCF).
De fait, la plupart des facteurs expliquant ce trou d'air sont partis pour durer : le ralentissement de la consommation risque d'être conforté par la ponction opérée sur le budget des ménages par le pétrole, et les exportations subir le haut niveau de l'euro. «L'économie française n'est pas dans une santé formidable et cette croissance molle va durer», estime Marc Touati, économiste chez Natexis Banques populaires. Il juge mal barrée la baisse du chômage de 10 % en 2005 promise aventureusement par Raffarin mercred