A Nantes
Sur le plateau téléphonique, une trentaine de commerciaux prennent les commandes. Plutôt décontractés. Micro-informatique, télés, matériel hi-fi, vidéo, électroménager et antennes paraboliques, ils vendent de tout et en gros, à la grande distribution et aux magasins spécialisés.
Disposélec est une Scop de 110 salariés, créée il y a trente et un ans à Nantes. Ici, la pyramide des salaires est comprimée par le bas et par le haut. L'entreprise surévalue délibérément les bas salaires des caristes, préparateurs de commande et préposés aux expéditions: par rapport à une paie moyenne, un magasinier est surpayé de 44 %. Les salaires supérieurs, eux, sont rémunérés environ à 80 % de leur valeur sur le marché du travail. Du magasinier aux plus hauts dirigeants, l'écart salarial va de 22 800 à 67 000 euros par an, intéressement et participation compris. La hiérarchie des salaires n'excède jamais une échelle de un à trois, respectant ainsi le credo du fondateur. «Le salaire du PDG est deux fois moindre que la valeur du marché. Le but commun, c'est de faire des profits et de se les partager», confie Stéphane Burgaud, élu au comité d'entreprise. PDG de Disposélec, Michel Plaze explique: «Je suis un dirigeant élu, je ne suis pas en situation d'actionnaire majoritaire ou de propriétaire faisant fructifier son patrimoine. Je ne suis pas non plus un dirigeant cherchant une compensation salariale aux responsabilités assumées. Je travaille pour l'intérêt commun. Le gain individuel n'est