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Libération

L'alternative Scop

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Dans les sociétés coopératives ouvrières de production, les salariés élisent leur PDG et participent à la gestion. Une autre façon de vivre l'entreprise?
publié le 15 novembre 2004 à 3h01

Nantes de notre correspondant

Une webcam, de l'informatique et un traducteur suffisent. Grâce à l'Internet, la société toulousaine Web Sourd permet aux malentendants d'effectuer leurs démarches administratives en toute autonomie : ils sont assistés auprès des guichetiers par un traducteur à distance, qui convertit le langage des signes en un message parlé, directement livré au fonctionnaire via un casque, une webcam et l'Internet. Les informaticiens de la société se sont associés à des sourds, promus chefs de projet. Cette expérience à forte portée sociale a vite séduit les caisses d'allocations familiales, les villes de Toulouse et de Paris. Et Web Sourd a ouvert son actionnariat aux grands acteurs de l'économie solidaire. Une autre façon d'envisager l'économie de marché ? Web Sourd n'est pas une société comme une autre. Avec dix collaborateurs, elle a un statut spécial et peu connu : c'est une société coopérative d'intérêt collectif (Scic), nouvelle forme de coopérative (lire page suivante). Associé au capital, chaque employé a son mot à dire dans la bonne marche de l'entreprise. Et élit son PDG.

Hier assimilées au cambouis ou au bois de charpente, les coopératives se sont ouvertes aux services et aux nouvelles technologies. La société Ramsès II réalise le doublage de dessins animés. Andines importe du commerce équitable. Les Chèque-Déjeuner, le Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine ? Des coopératives. Le secteur compte aussi des bureaux d'études en environnement, des agence