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Libération

Le Brésil, terre d'asile pour la voiture bicombustible

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Renault et PSA lancent à leur tour des modèles mixtes essence-éthanol.
publié le 15 novembre 2004 à 3h01

São Paulo correspondance

Fernando Paraiso n'en revient toujours pas. Au lieu des 100 réals (environ 27 euros) que lui coûtait son plein d'essence, il n'en débourse plus que la moitié aujourd'hui. Ce restaurateur de São Paulo a tiré un trait sur l'essence : «Trop cher pour quelqu'un qui roule autant que moi.» Il circule désormais à l'éthanol, un biocarburant à base de canne à sucre, qui coûte 1,29 réal le litre, contre 2,15 pour l'essence. Cela, grâce à sa voiture «flex fuel» ou «bicombustible», qui fonctionne soit à l'essence, soit à l'éthanol, soit aux deux à la fois.

Face à la flambée du prix de l'essence, de plus en plus de Brésiliens cèdent, comme lui, au flex fuel. En septembre, 32 % des véhicules vendus dans le pays étaient bicombustibles, contre 4 % en 2003. Premier implanté sur ce marché dont il est devenu le leader, l'allemand Volkswagen a été rejoint par General Motors, Fiat, Ford et Renault, qui vient de lancer sa Clio Hi-Flex et prévoit d'autres modèles. La Peugeot 206 et la Citroën C3 flex fuel, elles, seront en vente l'an prochain.

Arrivés dans les années 90 sur le marché brésilien, les constructeurs français ne dominaient pas encore la technologie du moteur fonctionnant au seul éthanol qui prévalait ici avant leur arrivée et qui est l'ancêtre du flex fuel. D'où leur retard, qui a aussi une autre explication, dans le cas de Citroën : «Le flex fuel, c'est comme les canards, ça ne marche pas bien», lâchait encore l'an dernier le président de la filiale brésilienne,