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Libération

Euro, les salades grecques.

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publié le 16 novembre 2004 à 3h01

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

La Grèce a menti : le déficit public hellène n'a jamais été inférieur à 3 % du PIB ! Ce qui signifie que non seulement elle n'aurait jamais dû entrer dans l'euro le 1er janvier 2001, mais qu'elle n'a toujours pas réussi à remplir les critères minimaux nécessaires pour se qualifier. C'est hier que le ministre grec de l'Economie, Georges Alogoskoufis, a reconnu l'ampleur de ce mensonge d'Etat organisé par le précédent gouvernement socialiste dirigé par Costas Simitis : «Il a été prouvé que, depuis 1999, le déficit n'était tombé, aucune année, en dessous de 3 %.»

Accablant. Déjà, le 22 septembre, le gouvernement conservateur, qui a remporté les élections au printemps 2004, a rendu public un audit portant sur la période 2000-2004 particulièrement accablant pour les socialistes. En 2000, le déficit n'était en effet pas de 2 % mais de 4,1 % ; en 2001 et en 2002, la réalité était de 3,7 % et non de 1,4 % ; en 2003, de 4,6 % et non de 1,7 %, et, en 2004, le déficit attendu est de 5,3 % au lieu de 1,2 % prévu. Devant l'ampleur de la fraude aux statistiques, tout laissait à penser que le mensonge était plus ancien. Une mission d'Eurostat, l'Office européen des statistiques, s'est donc rendue sur place afin de passer les comptes publics pour la période 1997-1999, celle qui a servi de référence à la Grèce pour se qualifier, au peigne fin. C'est le résultat de cet audit européen que le gouvernement de Costas Caramanlis vient de rendre public. En 1997