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Libération

La monnaie européenne toujours au plus haut

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publié le 16 novembre 2004 à 3h01

(à Bruxelles)

La Grèce peut bien mentir sur ses déficits publics, l'Allemagne et la France violer depuis trois ans le pacte de stabilité et de croissance, l'Union se contenter d'une croissance anémiée, l'euro continue à voler de record historique en record historique. Hier, il flirtait à nouveau avec le seuil symbolique du 1,30 dollar, après l'avoir brièvement franchi vendredi. Les déclarations fermes de la Banque centrale européenne (BCE) et de plusieurs responsables politiques européens n'ont pas effarouché les marchés financiers comme cela s'était passé en février : en effet, l'euro est au début d'une phase ascendante et non l'inverse. Les ministres des Finances de la zone euro, qui se sont réunis hier soir à Bruxelles en présence de Jean-Claude Trichet, le patron de la BCE, vont réaffirmer leur inquiétude face à l'instabilité du marché des changes... mais sans grand espoir d'être entendus. La flambée de l'euro étant en réalité une baisse du dollar. Pour la stopper, il faudrait un signal ferme de Washington. Or, outre-Atlantique, on estime qu'il revient aux Européens d'accroître leur potentiel de croissance ­ et donc leur demande intérieure ­ afin de concourir à la réduction du déficit commercial américain et de freiner ainsi la hausse de l'euro. John Snow, le secrétaire au Trésor américain, a d'ailleurs exclu une intervention pour soutenir le billet vert en estimant que «la valeur des devises doit être déterminée sur un marché ouvert et concurrentiel». Or, une interventio