Berlin, de notre correspondante.
Un rapprochement ? Quel rapprochement ? En visite à Berlin hier, pour la deuxième fois en moins de trois semaines, le ministre de l'Economie, Nicolas Sarkozy, a endossé son costume de pompier (légèrement pyromane sur les bords) pour éteindre le feu qui s'est une fois de plus emparé des dossiers industriels franco-allemands. La semaine dernière, la presse s'est fait l'écho d'une fusion entre EADS (maison mère d'Airbus) et le groupe français d'électronique militaire Thales. Redoutant un surpoids de la France dans ce nouvel ensemble, Berlin a vivement critiqué ce nouveau projet (lire ci-contre).
Dans la capitale allemande pour participer à la première réunion d'un groupe de travail composé de grands patrons français et allemands, censé réfléchir à la coopération industrielle entre les deux pays, Nicolas Sarkozy et son homologue allemand Wolfgang Clement ont bien été obligés de modifier l'ordre du jour. Tout en précisant qu'ils n'avaient parlé que «très peu de cette question», Sarkozy a assuré que les «deux sociétés n'ont pas été saisies d'un quelconque projet de rapprochement». «Je suis comme vous, je lis la presse», a commenté l'aspirant président de l'UMP avant de déclarer, la main sur le coeur : «Si un projet était amené en conseil d'administration, nous en parlerions d'abord entre Allemands et Français. Quoi qu'il se passe, nous sommes très attachés à l'équilibre de notre partenariat au sein d'EADS.» Pour l'instant, l'Allemagne et la France di